Je me suis réinscrite sur FB Rencontres la fin de semaine dernière. Un flash. Le texte de mon profil commençait comme ceci : «  À 61 ans, notre corps et nos rides portent notre histoire personnelle. Est-ce que cela nous disqualifie pour rencontrer l’amour? Bien sûr que non. »

Je match avec un gars que mon profil a interpellé. On jase, on constate qu’on a beaucoup d’affinités. Le gars est articulé et proche de ses émotions, ça me plaît beaucoup. En plus il aime Radiohead... un attrait plutôt rare! Je lui donne le lien de ma page de blogue, et mes textes le touchent profondément (incluant celui dont le titre est « À 20 livres du bonheur »). Il se dit bouleversé d’avoir trouvé une femme qui sait mettre en mots des émotions qu’il a lui-même traversées. Nos conversations sont profondes et riches. Après plusieurs échanges de textos, deux conversations téléphoniques et un appel en visio, on se donne rendez-vous au resto. La soirée est agréable, le temps est doux, la terrasse est belle. Tout va super bien, la jasette est fluide, je crois vraiment qu’on tient quelque chose.  Puis, vers la fin du repas, il se met à parler de mon poids. Il savait avant de me rencontrer que j’avais 20 lbs de trop, je ne lui ai rien caché, et il a même pu lire mon article de blogue sur le sujet. Il ne pouvait donc pas être surpris.

Il commence par me comparer aux « madames » à qui il vendait des comprimés coupe-faim de baie d’açaï dans son ancienne carrière. Il poursuit en me donnant des conseils pour maigrir, des choses qu’il ignore que je fais déjà. Le malaise me gagne big time. Toute la belle connexion démontrée dans nos échanges a disparu d’un coup et laissé place à une belle séance de bodyshaming que je n’avais pas vu venir. Je me suis levée pour aller à la salle de bain… il me dit en rigolant « je vais te regarder ». C’est quoi ça?  J’étais furieuse. De retour à la table, j’étais décidée à partir, alors on a quitté le restaurant, on s’est fait un semblant de câlin et je me suis dépêchée d’embarquer dans ma voiture. Dieu merci on était arrivés séparément. Quel imbécile.

Je m’étais réinscrite à Facebook Rencontres parce qu’à 61 ans c’est maintenant que j’ai envie de vivre l’amour, malgré 25 lbs de trop. Ce matin j’ai eu l’impression de retourner à la case départ. Je vois bien que ça ne marche pas comme ça. Ce gars-là m’a confirmée que malgré un nombre extraordinaire de points en commun et d’affinités, tout finit toujours par se résumer à quelques bourrelets.

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