Je considère que je suis solo depuis presque vingt ans. Dis comme ça, ça peut faire peur… en fait, ça me fait peur à moi-même, quand j’ypense trop. Oui, j’ai eu des histoires… mais aucune qui ait pu être considérée comme une relation « sérieuse » dans le sens de « engagée » …et par ma propre faute.
Eh oui… J’ai passé de nombreuses années à saboter moi-même les rares relations qui avaient du potentiel… pour la simple raison que je vivais une situation familiale hautement problématique, qui requérait toute mon énergie. Je n’avais pas d'autre choix que de rester en hypervigilance pour mes enfants, et je n’avais aucune disponibilité pour autre chose. J’en suis venue à me convaincre que les « one-night » me suffisaient. Je me suis moi-même refusée toute aide ou amour qu’auraient pu me procurer des bras masculins autour de mes épaules… pire, je me suis lancée dans les bras d’hommes qui n’avaient rien d’autre à m’offrir que la souffrance.
Mais je me suis battue, et je sais maintenant avec certitude que je m’en suis sortie. En un morceau, et grandie fois mille, à part ça.
Mais on dirait que je sens que le « mal » est fait, du moins au niveau de ma vie amoureuse. J’ai, à ce jour, la triste impression que je pars avec un recul immense, en bas du zéro. Je refuse de me comparer à celles, qui, autour de moi, restent célibataires quelques semaines ou quelques mois, avant de retrouver l’amour.
J’ai fini par comprendre pourquoi cela ne m’arrive pas, à moi. On n’a pas tous le même chemin. J’ai autre chose à vivre. Dans cette vie-ci, du moins.
Je viens d’une famille dans laquelle les femmes se sont confinées dans la souffrance et le malheur. Les femmes de ma famille se sont résignées à leur triste sort, sans aucune envie évidente d’en sortir. Elles ont choisi de rendre les autres (et la vie en général...) responsables de leur malheur et de l’échec qu’elles ont fait de leurs vies.
Je vous annonce officiellement que cet héritage s’arrête à moi. Je brise le karma. Maintenant.
Je ne serai pas la suivante à blâmer l’univers pour l’absence d’amour dans ma vie. De toute façon, j’ignore si je trouverai un jour l’amour dont j’ai tant envie.
En attendant, j’ai choisi de vivre, d’aimer ma vie et et ceux qui en font partie, et d’apprécier ce que j’ai.
Et je trouve que je le fais drôlement bien.